TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 20 septembre 2020

RCA: la France en voie d’être échec et mat!

Regardez et téléchargez cette vidéo sur Urmedium.com

 

L’actualité en Afrique :

  • Le Togo va doter ses centres de santé de 314 systèmes photovoltaïques
  • « Il faut encore aller plus loin pour que nos matières participent pleinement au développement du Gabon » (Noureddin Bongo Valentin)
  • La Tanzanie et le Burundi discutent de la construction d’une usine commune de traitement du nickel

 

Les analyses de la rédaction :

1. Mali : pourquoi la junte militaire ne parle-t-elle pas du problème de la présence française, qui dérange le plus les Maliens ?

Au Mali, l’étau se resserre de plus en plus sur les militaires au pouvoir. Les pressions de la CEDEAO et celle de l’Union Africaine, qui demande la transmission du pouvoir au civil tout en menaçant de sanctionner le pays, mais aussi celle de la population qui se demande pourquoi est-ce que la question de la France ne se trouve pas au cœur des discussions, alors que c’était l’objectif premier.

Depuis le début des discussions et des comptes rendus des militaires maliens au pouvoir, la question de la France n’a pas vraiment été soulevée, mis à part le fait de dire que Barkhane doit rester pour que le Mali reste en sécurité.

Cela dit, le Mali n’a jamais vu de sécurité depuis l’arrivée des troupes d’occupation occidentales, bien au contraire.

 La présence française dérange fortement la population malienne. C’est pourquoi sur les réseaux sociaux, beaucoup s’expriment sur le sujet et reprochent même au militaire au pouvoir de se plier aux exigences des instances internationales plutôt que de régler le problème principal qu’est « la récupération de la souveraineté du Mali ».

Cela dit, les FAMA sont sur le front et continuent de sécuriser, seul, le territoire malien. Ce mercredi 16 septembre 2020, à Tolodjé dans la localité de Nampala, 5 terroristes ont été tués et, par la même occasion, du matériel a aussi été saisi.

La réelle crainte, c’est que des groupes terroristes, qui auparavant avaient pour but de monter les différents groupes ethniques maliens, les uns contre les autres pour provoquer une guerre civile, s’en prennent maintenant et directement aux Maliens. Mais cette crainte est tout aussi présente à l’encontre de Barkhane et compagnie. Car évidemment, la population qui vise principalement à soulever la question de la présence française risque de déplaire à beaucoup.

Ce qui fait que pour l’instant, les différents accords entre Bamako et Paris sont toujours là, et tant que cette question ne sera pas réglée, il sera difficile de croire que ce coup d’État était pour le peuple et que l’Occident ne s’est pas accaparé les nouveaux dirigeants du pays.

Quoi qu’il en soit, la population garde le cap, elle n’a jamais fait confiance à la présence française, mais d’autant plus, elle ne fait plus confiance non plus aux différents organes comme la CEDEAO ou encore l’UA, qui n’hésitent pas à utiliser des méthodes américaines pour sanctionner une population qui a la volonté de se construire. Considéré par une bonne partie de la population comme étant des marionnettes de l’impérialisme, les Maliens veulent être les seuls acteurs à résoudre les problèmes de leur pays, car ils savent que c’est la seule manière de pouvoir stabiliser le pays.

 

2. Côte d’Ivoire : la France prépare un remake de 2011 ?

En Côte d’Ivoire, la France de Macron préparerait-elle un remake de 2011 sous Sarkozy ?

À l’approche des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, qui doit avoir lieu le 31 octobre, la France a rappelé son ambassadeur, Gilles Huberson.

Selon Paris, ce rappel n’aurait rien à voir avec une question politique, mais plutôt d’ordre administratif. Selon les médias mainstream, l’ambassadeur serait mêlé à une affaire de violence sexuelle et ferait donc l’objet d’une enquête du Quai d’Orsay. Il faut rappeler tout de même que Gilles Huberson serait accusé de violences sexistes et sexuelles par au moins 5 femmes. Au Mali déjà, alors qu’il était ambassadeur entre 2013 et 2016, et en Côte d’Ivoire, où il a été nommé en 2017, Gilles Huberson aurait à plusieurs reprises lancé des remarques sexistes et humiliantes à des collaboratrices allant même parfois jusqu’aux attouchements.

D’un côté, ce n’est pas la première fois que l’ambassadeur Gilles Huberson porte ce chef d’accusation, par contre ce qui est étonnant c’est qu’il continue de garder son poste.

Le fait est que le moment n’est effectivement pas anodin. En effet la France a décidé de lâcher Ouattara. En effet, la DGSE a décidé de mener une offensive contre le président ivoirien en ouvrant une enquête concernant de nombreux détournements de fonds et le pillage de l’État ivoirien par Ouattara et son entourage. Ce qui donne l’impression que le président ivoirien ne bénéficie plus de la protection de son allié.

De plus, vu la présence accrue des militaires français sur place, et ce qui s’est passé en 2011 lors des élections, il est possible que Paris prépare une offensive au cas ou quelque chose d’inattendu se passe.

Car après la validation par le Conseil constitutionnel de la candidature d’Alassane Ouattara, les clans opposés au président ivoirien se rapprochent de plus en plus pour faire barrage. Tous sont d’accord sur le fait que la candidature de Ouattara est illégale et que les conditions ne sont pas réunies pour organiser des élections apaisées, transparentes et équitables.

En bref, la situation est telle que la France prend non seulement les devants, mais installe aussi une stratégie. Mais est ce que la population ivoirienne accepterait-elle cette situation ?

 

3. RCA : la France en voie d’être échec et mat, les USA sont inquiets !

La RCA continue d’avancer ses pions avec ou sans l’approbation de la France. Tant que l’embargo sur les armes continue, Bangui trace sa route.

Après plusieurs mois de pourparlers entre la Russie et les Autorités centrafricaines, le ministère russe de la Défense va ouvrir une représentation à Bangui, la capitale centrafricaine.

L’ouverture d’une antenne du ministère russe de la Défense à Bangui, capitale de la République centrafricaine (RCA), a été au centre des discussions entre les autorités russes et leurs homologues centrafricaines ces derniers mois. Selon le nouveau représentant du ministère de la Défense russe, le général Oleg Polguev, en mission en Centrafrique, l’ouverture de ce bureau sera bientôt effective.

Accompagné d’une délégation d’experts militaires russes, il en a fait l’annonce au sortir d’une audience avec le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, le 31 août dernier.

« Nous avons discuté du calendrier d’ouverture et des perspectives de fonctionnement de cette représentation. La date d’ouverture dépend du succès de la mission de reconnaissance qui est déjà prometteuse », a déclaré le général Polguev.

Et de souligner que « l’ouverture de cette représentation impulsera un nouvel élan dans les rapports entre nos deux pays ».

L’arrivée de la Russie sur la scène centrafricaine n’est pas vue d’un bon œil par certaines puissances occidentales, qui craignent que Moscou ne renforce davantage son influence dans le pays via la coopération militaire avec celui-ci. Si la France redoute d’être surpassée dans son ancien pré carré, les États-Unis, que rien de ce que fait la Russie ne laisse indifférents, n’entendent pas permettre à la Russie de s’implanter durablement au cœur de l’Afrique.

Pour contrer non seulement cette percée russe, mais contrer aussi la volonté de Bangui de se détacher de l’Occident qui ne lui apporte qu’une régression, chacun, tant à Washington qu’à Paris, y va de sa stratégie. Armement de groupes armés, vaste campagne de désinformation (ex : Corbeaunews), le refus de lever l’embargo sur les armes... bref, tout ce qui pourrait encore faire changer la vision de Bangui qui consiste à développer le pays et cultiver les partenariats gagnant-gagnant. En effet, que ce soit au niveau économique ou encore au niveau des dons, l’attitude de la France vis-à-vis du gouvernement centrafricain est toujours aussi primaire, avec la seule volonté de rafler la mise sans laisser une seule miette à la RCA. Pour rappel, la ministre française des Armées avait fait part, en décembre 2018, d’un don de 1 400 fusils d’assaut saisi au large du Yémen, pour les FACA, afin de les aider à reprendre la sécurité du territoire. Les médias mainstream en avaient longuement fait part. Seulement, ces armes n’avaient pas de munition. Donc, cela servait seulement à faire un coup médiatique. Ce qui montre l’attitude de la France vis-à-vis de la Centrafrique. Et au niveau de sécurité, ce n’est pas mieux. Outre les différentes plaintes de la population centrafricaine contre les soldats français, qui abusaient de leur position pour maltraité les Centrafricains, plainte qui ont d’ailleurs été placées aux oubliettes, ont largement démontré que la France et encore les instances internationales qui la protègent, ne pourrait rien leur apporter.

Donc peu importe ce que tente l’Occident, la décision de Bangui a été prise et le pays se tourne seulement vers les partenariats gagnant-gagnant, et c’est la seule chose qui importe tant bien pour sa population que pour le gouvernement.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV